Dimanche 1 novembre 7 01 /11 /Nov 03:09

Je me définissais il y deux jours « travesti occasionnel, amateur » et je ne pense pas assurer un jour une « transition » comme le font courageusement nombre de trans—. Je souhaite uniquement vivre mes moments de travesti par simple hédonisme érotique.

Je n’ai pas envie de porter des faux seins. Ceux que j’ai me suffisent même si leur graisse n’est pas suffisante à complètement absorber une bite. Ceux que j’ai me suffisent pour accepter des bonnets B qui même mal remplis me procurent des érections qui sont de purs bonheurs.
J’ai par ailleurs plaisir à passer mon temps à m’épiler, me faire les ongles, chercher et passer des vêtements froufroutants, me maquiller, même si le rouge à lèvre débordant me donne de airs de vielle folle.

 

 

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Pourtant mon vœu serait d’être libérée de certaines contraintes qui m’obligent à dissimuler mon penchant au transformisme. On a pu parfois dire que mon goût pour la prise de risque est une des raisons qui me pousse à paraître différent, à m’exhiber autre, à aller goûter aux frissons sulfureux des marges.
À avoir en fait deux vies. J’ai ainsi cette impression coupable de vivre depuis toujours celle de Dr Jekyll, un « strange case » comme le publiait Robert Louis Stevenson à Londres en janvier 1886…

Avignon, 28 octobre 2015. De quoi donc ai-je peur aujourd’hui, pourquoi en suis-je encore à me sentir coupable de ce que j’ai depuis longtemps déjà rayé de la liste des « péchés » de cet héritage judéo-chrétien qui reste toujours difficile à renier. Je ne considère plus mes aspirations ni comme des travers ou des perversités, ni comme tare et encore moins comme la monstruosité dont on m’a accusé. De plus, je suis désormais libéré d’une vie professionnelle qui aurait pu être délicate à assumer, je me sens aujourd’hui libre d’affirmer mes besoins à une compagne aimante qui ne me juge jamais et qui, au contraire, sait m’aimer tel que je suis vraiment : un mec un peu cassé comme le sont bien d’autres.

En fait j’ai peur de ne ne pas paraitre assez féminin. Trop grand, trop lourd, trop vieux déjà. Il est vrai que Concita Vurst ne dissimule pas sa barbe. Mais, pour lui plutôt que pour elle, elle paraît le moyen de revendiquer une véritable identité masculine et en même temps véritable quête de liberté où il pulvérise la notion de genre en sublimant le désir des transgressions. Pour ma part, l’approche est somme toute très différente. Je souhaite simplement jouir d’une identité empruntée éminemment féminine ou peut-être jouir de ma féminité. Ou jouir. Tout simplement.

Aurais-je aimé être femme ? Je pose la question car j’aime et j’ai aimé, malgré tout, foncièrement, les autres femmes que j’ai connues. Et ce comme un homme peut les aimer, même maladroitement parfois. Ainsi, j’ai toujours cherché et apprécié leur féminité et j’adore toujours les observer lorsqu’elles en usent de manière même artificielle ou surcomposée. Mon désir serait alors de me glisser totalement en elles, de me fondre en elles, que nous nous absorbions mutuellement. Quand je dis glisser en elles, fondre, c’est bien de pénétration d’abord charnelle, de transpiration physique et de petite mort en elle dont je parle. je parle ainsi de jouir pour, en, et par elles. Je parle bien de faire l’amour.

Parfois pourtant je déteste les poupées trop fardées. Il semble que se soit pour me défendre contre mes propres envies. Je déclare alors souhaiter secouer ces minaudeuses stéréotypées. Puis, de nouveau j’ai plaisir à les voir évoluer, les regarde marcher en balançant leurs hanches, observer comment elles croisent le pas en empruntant aux top-modèles leur théâtrale démarche, étudier comment elles savent s’arrêter sur l’instant pointu d’un escarpin aiguillé à l’équilibre parfait, analyser comment elles savent parler en silence par un élégant cassé de poignet ou arquer à contre sens de l’articulation un index qui rejoint  la moue d’une lèvre au rouge brillant et assorti. Parfois je me dis jalouse de ces modèles qui deviennent le mien. Je souris : aurais-je aimé être lesbienne ?

28 octobre 2015. J’aurais aimé retrouver mon corps grassouillet de pré-ado. J’aurais aimé le parer à la manière d’un thai lady-boy livré au commerce de son image ou à plus. J’aurais joué comme ce pauvre gosse prostitué et souriant, de la dissimulation ambigüe de mon pénis en l’enfouissant dans un coquin mont de Vénus modelé depuis un pubis parfaitement glabre. J’aurais aimé écarter de mes mains manucurées à ongles démesurés rapportés, des fesses rondes promettant mon anus et mes fesses piquetées par la cire à un objectif d’appareil qui en même temps flasherait la vérité d’incontestable de mes testicules gonflés d’une mâle douleur d’éjaculation un instant encore retenue.

28 octobre 2015. J’aurais aimé retrouver mon corps à peine devenu jeune homme, quasi métamorphosé en longiligne échalas pas vraiment trop sec toutefois.

J’aurais aimé retrouver ces corps que j’ai chaussés sans les vouloir vraiment et que j’aimais si peu car je les trouvais si insuffisamment virils ! Et c’est bien d’eux pourtant que j’aurais peut-être pu tirer l’opportunité du choix d’autres vies. Mais j’hésite encore aujourd’hui.

J’ai l’impression que j’aurais ainsi pu, assez vite et par quelques soins plaisants, devenir un de ces superbes travestis, grands et pourtant si graciles et aimables, une immense sauterelle ou une libellule de rêve, heureuse de s’afficher sur certains sites dédiés aux pornographies les plus délurées. J’aurais alors adoré mes longue jambes parfaitement imberbes, mon ventre aux chairs souples et rebondies, mes petits seins naturellement hormonés par l’unique désir d’être femme. Un corps imparfait, mais qu’importe : un corps de femme.

28 octobre 2015. J’aime aujourd’hui mes seins même s’ils demeurent un peu trop petits à mon goût et s’ils ont du mal à remplir les bonnets B du soutien-gorge difficilement trouvés pour ma carrure et au tour de poitrine agrandi par des extenseurs. J’aime leur forme un peu ronde, leur aréole brune. J’aime leur douceur, leur mollesse. J’aime les caresser, les malaxer, les presser l’un sur l’autre pour une fantasmatique cravate de notaire, en pincer le mamelon jusqu’à connaître cette brûlante décharge électrique trop longtemps ignorée et qu’un partenaire me fit connaitre dans une cabine de sex-shop. J’aime l’érection que je parviens à imposer à leur mamelon.

28 octobre 2015. Je ne déteste pas les hommes. Pas tous. Mais c’est vrai que ceux qui me plaisent le plus, ont des corps timides et grassouillets, légèrement velus. J’ai aimé toutes les tailles de bites. Lors de mes premiers rapports, les plus grosses m’écœuraient en me fascinant. Les plus petites m’attendrissaient en me rassurant. Les tailles intermédiaires rendaient tentantes de convenables sodomies ou m’entgageaient à de valeureuses gorges profondes.

28 octobre 2015.  D., ma compagne m’a fait justement remarquer que mon œil s’accroche beaucoup plus facilement au passage d’une femme et que jamais je ne regarde passer la gente masculine. Il est vrai que lorsque ma compagne me montre les hommes qu’elle trouve beaux — veut-elle me tester ? me rendre jaloux ? la coquine ! — je ne ressens pour eux aucun attrait.

Quand j’aimais un homme, que je caressais son épiderme, je me plaisait à glisser avec douceur mes doigts dans sa pilosité, j’étais attentif à ses frissons et désirs de tendresse, j’étais attentif à le rassurer ou apaiser sa faim de sexe, à être une bonne amante plus qu’une intransigeante maîtresse. J’aimais dès lors assister avec bonheur à sa propre jouissance. Je jouais la femme que j’aurais aimé posséder et qui à cet instant me caresserait, m’écouterait, me rassurerait, saurait déclencher ma jouissance. Ces hommes étaient des miroirs de moi-même alors que j’étais moi, la projection de mes propres fantasmes.

28 octobre 2015. À la différence des beaux mecs télévisés que me signale D., ceux qui me plaisent paraissent bien normaux, ancrés dans le vulgus, dans le banal réel de nos bureaux, de nos boulevards, de nos brasseries ou de nos pubs. Ce sont des humains, pommés comme moi-même. Je les imagine sortant de l’entrepôt, remontant la rue d’une vieille ville, poussant la porte de leur chez eux minable ou je les vois le coude appuyé au comptoir à blanc limé. Ils se retrouvent là, abandonnés à l’homosexualité dissimulée de la zone suburbaine, du fourré de parc public qu’une grille interdit depuis vingt heures. Il attendent non loin des toilettes de l’autoroute et l’investissent quand le trav y a pénétré. Ils ne sont jamais ces gravures de mode métropolissées que me montre D. Pas plus que dandys édulcorés s’encanaillant. Ils sont des Jekyll comme je puis l’être à l’ordinaire, des docteurs impatients. Et quand je les repense ainsi, j’en arrive instantnément à me demander comment, eux, me perçoivent-ils quand je deviens Hyde ?

 

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Je me présentais femme fatale, fatalement. Parfois, j’aspirais à me révéler véritable travelo ludique. J’arborais un sourire que le rouge ne suffisait pas à magnifier et qui avait recours à un cerne brun supplémentaire. Je signais à un second degré des gestes de promesses, envoyant des bonheurs, offrant des baisers boudeurs ou de reptiliennes sorties de langue. Je me voulais fascinante de strass, de paillettes, de bijoux à trois balles, de talons festifs et argentés, de porte-jarretelles noirs sur peau blanche, de culotte blanche sur fond de nuit obscure. Je cherchais les solutions pour faire accepter ma carrure, la petitesse de mes seins sans prothèse. Ah ! Je les aurais préférés hormonés, semblables à ceux des créatures fantasmatiques croisées à l’Esclave, la boîte gay intra-muros d’Avignon ! Je savais n’être qu’un stéréotype de ces vamps que jouent les stars du ciné noir des fifties, qu’une faible caricature de travesti démasqué.

À cette époque j’étais déjà trop vieux pour être un lady-boy, insuffisamment travaillé pour être un cross-dresser. J’étais, en fait, un furtif shemale, un amateur à la petite semaine, un trans inachevé c’est-à dire à la fois trop et mal couillu, un pervers frileux extrait du respectable rôle de fonctionnaire dont il avait du mal à sortir. Je demeurais en fait un pâle extraverti timide, un bo.bo. mal encanaillé. Je pouvais toujours assurer d’une démarche d’artiste averti sinon dépravé ? Enfin d’un marginal tolérable.

Finalement je pense que ceux que je laissais m’aborder dans un invariable rituel où je ne me contentais de racolage passif — une vraie femme se montre, au mieux, sourit, se laisse entreprendre mais ne conduit jamais les premières approches — ne voyaient pas forcément tout cela car ils cherchaient à voir ce qu’ils venaient chercher. En tout cas ils devaient volontairement sinon inconsciemment refuser certaines images, leur en substituer d’autres. Ils venaient jouer leur rôle de séducteur comme je jouais moi-même celui de la séduisante séductrice séduite. Ce théâtre où nous étions acteurs et public à la fois nous rendait momentanément importants. Il soustrayait nos vies à l’insignifiance, il nous faisait oublier l’oubli dans lequel nous avions délibérément plongé.

J’ai vite désiré connaitre la soif de queue que certaines femmes semblent ou affirme ressentir. Je voulais savoir ce qu’elles avaient pu éprouver à absorber mon propre pénis. Était-ce similaire au plaisir que j’avais à faire pointer un têton, à faire gonfler un clito…  Je voulais vérifier si elle pouvait vraiment y trouver du plaisir, si elles étaient sincères quand elles le déclaraient.
Je sais aujourd’hui que cette quête était illusoire, naïve même. Que certains mystères d’amour, de vie, de mort ou de foi ne seront jamais éclaircis, que le goût du sperme dépend plus des papilles ou des représentations mentales de celui qui le goûte que du sperme lui-même.

Je voulais expérimenter ce qui pouvait plaire à engloutir, parfois jusqu’au spasme, un appendice gonflé dans la douceur d’une main, posé sur le brillant de lèvres glossées, caressé par des petits coups contournés de la  langue ou par un long parcours de celle-ci, abondamment salivé. Sinon, encore, me laisser aller tout simplement à l’idée que cela pourrait se faire… Et je me revois, frappant la verge d’une de mes rencontres contre mes ridicules seins que seul l’embonpoint avait su magnifier.

J’ai souhaité sentir en moi le plaisir du vagin qui mouille pour recevoir l’intrus. J’ai souhaité sentir en moi le plaisir de l’anus vaincu à crier, vaincu à forcer le cerne de coulées de rimmel aquarellé par des larmes angoissées, douloureuses et malgré tout heureuses de vie.
J’ai adoré déclencher ces ébranlements orgastiques chez l’autre. Ils se superposaient à mes propres ressentis et en décuplaient l’incendie.

Alors, simulaient-elles ? Avais-je su singer leur simulation ? Avais-je eu une frénésie similaire, un même râle de jouissance ? Qu’importe ! M’identifier à elles décuplait mon plaisir. Combien de fois ai-je éjaculé tel une femme fontaine poussée au bout de son sens, et ce, tout simplement en assistant au bonheur de celui avec qui je partageais l’hédonisme ?

Malgré tout ce que je viens de révéler, j’avoue que la plupart du temps, ces brèves relations se sont souvent soldées par d’énormes frustrations. Ça allait de la chute du désir et même du plaisir à la coupure brutale et froide provoquée par le départ du partenaire pressé de repartir. J’ai maudis ces sales machos. J’étais comblée de cette variété d’expériences et de jeux.

Le moindre mal se produisait lorsqu’était déclenché un petit soulagement, sans véritable émotion. Lorsqu’un peu de liquide séminal s’épanchait, on en venait à se die que le bonheur était là. Par la suite, l’incongruité de l’histoire, le travail de la mémoire, sinon celui de l’imaginaire parvenait à racheter toutes les déconvenues, toutes les déceptions. Au sortir de ces scènes, il restit toujours à fabuler, à réécrire l’instant de la vie de cette fille d’un instant que je venais d’être, à prolonger cette vie jusqu’à ce qu’une autre fille d’ambiguité se laisse prendre son image, son corps.

Aujourd’hui il reste encore bien des zones d’ombres sur ce qui est de l’interprétation de ces tenttives de coming out, retenus et partiels, que sont, malgré tout, les parties de dragues ou d’hexib que je viens de brosser. Ce texte peut encore les ancrer à des fins d’étude, les graver en mémoire comme on grave une pierre tombale.

Aujourd’hui, je suis heureux avec la femme avec qui je vis. Heureux d’autant plus qu’elle connait mes pulsions transgenres, qu’elle les prend comme pulsions de vie, qu’elle sait même en jouer pour me satisfaire. Aujourd’hui, je suis heureux parce que je sais qu’elle m’accepte tel que je suis, avec mes étrangetés qu’elle m’a appris à ne plus prendre comme monstrueuses perversions, mais comme un état de fait, une partie de moi même, irréfutable.

À 61 ans, je pèse un quintal d’histoire où manger me permettait d’oublier la froideur des nuits. Il y a quelques jours, je me suis épilé totalement à l’aide de crème. J’avais évoqué cette éventualité avec ma compagne.  D. n’avait pas été choquée, ni repoussée par le nouvel aspect de ma peau comme l’avait été mon ex-épouse.

Mieux, D. m’a assuré du retour inespéré d’un orgasme éjaculatoire que je pensais ne plus jamais connaître.
J’ai perdu une première jeunesse, brûlé une grande partie de ma vie à des errances qui contribuent aujourd’hui à établir un bien-être incroyable fait de mouvante et fluide constance.
Il semblerait que j’en ai fini de me débattre dans l’obscurité. Je retrouve là une féminité toute jeune.
À 61 ans, je viens de commander un épilateur à lumière pulsée et décidé de vivre sans souci un corps efféminé. Je souris : entièrement épilé, serais-je obligé de mettre un deux-pièces à la plage ?

J’ai ressorti les trois paires d’escarpins que je passais à Hyde et dont les aiguilles attendent de marteler le carreau du salon. J’ai viré de vieilles nippes qui me rendait plus péripatéticienne que femme, ressorti une robe sexy mais non vulgaire, un string… J’ai commandé une superbe parure que le catalogue de vente par correspondance qualifiait de romantique. Je la mettrais avec des bas non auto-fixants.
J’ai ressorti une petite trousse à maquillage.
Je prévois un sensuel repas aux chandelles avec D. que j’aime encore plus depuis qu’elle a acquiésé. Nous inaugurerons un nouveau mode de plaisir qui ne regardera que nous deux.
Mon gode suffisamment gros à me déchirer l’anus si je ne le lubrifie pas attendra au chevet du lit.
À 61 ans, je compte entretenir définitivement la douceur de ma peau, passer une bonne paire d’heures à me poser des faux cils et me peindre les ongles en oubliant l’érection qui me harcèlera en travaillant à mon image. Je l’ignorerai et conserverai toute mon énergie afin de préserver le moment de jouissance pour les ébats qui suivront et le partager alors.

 

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Par avaedem
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